Ma pratique du scrap consiste à créer de petits univers (poétiques, oniriques, humoristiques) , faire naître des ambiances à partir d'inspirations multiples: nature, photos anciennes, oeuvres d'art, poésie...
Bonjour ,
En complément de l'article consacré à la réalisation d'un livre serpentin pour le forum éphémère "Patouille et Récup.", voici quelques explications sur le procédé photographique "Agfacontour" .
Agfacontour désigne un film (argentique) mis sur le marché par la firme Agfa-Gevaert aux alentours de 1970............... Il ne s'agit donc pas d'un procédé impliquant la technologie numérique , quasi inexistante à cette époque reculée de notre évolution .
En ce temps-là, les hommes avaient certes renoncé à vivre dans des cavernes, mais les photographes passaient encore le plus clair de leur temps dans des chambres noires (ne leur étaient autorisés le plus souvent qu'une faible lampe rouge)! Et ce fut particulièrement le cas de ceux qui se confrontèrent courageusement à cette technique.
Ce procédé compliqué consistait à réaliser à partir de négatifs N/B une image en couleur dont l'aspect peut être qualifié de "pseudo-solarisation".
Pour les détails techniques si cela vous intéresse, voyez cette documentation de la NASA
et celle-ci (les deux en anglais).
Pour résumer, on commençait par répliquer un négatif N/B sur le film Afgacontour. En variant l'exposition lumineuse et l'intensité d'un filtre jaune, des images d'équidensités étaient obtenues, c'est -à-dire que seules les zones de gris d'une gamme d'intensité donnée devenaient visibles après développement du film. En répétant le processus, on obtenait des équidensités du deuxième degré - les fameux contours. Les films Agfacontour N/B comportant les différentes équidensités étaient ensuite répliqués sur film N/B normal pour avoir plusieurs exemplaires et aussi pour les inverser (transparent--> noir et noir --> transparent). Ensuite, ces films étaient trempés dans des solutions chromogènes qui remplaçaient le noir par de la couleur. Malheureusement il n'existait que 3 pigments chromogènes (jaune, magenta et cyan) et même en effectuant de savants mélanges, on obtenait toujours plus ou moins les mêmes couleurs. Finalement, les films étaient superposés pour former un "sandwich" et ainsi reconstituer la photo complète en obtenant si possible des couleurs intéressantes - voir les images ci-dessous. Les plus réussis de ces "sandwiches" étaient encore tirés sur papier couleur. L'image qui en résultait se composait des couleurs complémentaires, mais toujours de couleurs vives, peu subtiles et impossibles à corriger.
Films de différentes équidensités ayant subi le traitement chromogène:
Exemples de "sandwiches":
Exemples de tirages sur papier couleur: